AFROCAN-AFROLEAGUE FIBA Afrique en quête de performance et de professionnalisme Le samedi 12 janvier 2019, la crème du basketball africain a répondu présent à l’invitation du Bureau de FIBA Afrique. Dix mois après avoir adopté la création de deux nouvelles compétitions tant au niveau des sélections nationales et des clubs, la FIBA Afrique procède au tirage au sort de la première édition de l’AfroLeague, dans le cadre rénové de l’Hôtel Pullman au Plateau, à Abidjan. La compétition destinée aux clubs qui remplace le championnat d’Afrique des clubs champions. Autour du président de FIBA Afrique Hamane Niang et du secrétaire général Alphonse Bilé, on pouvait aisément remarquer la silhouette élancée du vice-président de la NBA Africa, Amadou Gallo Fall. La présence des responsables des clubs qualifiés pour l’édition inaugurale montre bien l’importance de cette compétition dont le but est de redynamiser la compétition des clubs africains. «Ce sont autant de changements importants qui auront un impact sur la discipline en Afrique», a déclaré le président Hamane Niang, lors de la 5ème réunion annuelle du Bureau de FIBA Afrique, à Abidjan les 23-24 mars 2018. A côté de l’AfroLeague, la réunion a également adopté la création de l’AfroCan exclusivement réservée aux sélections nationales. Que valent ces deux compétitions ? En quoi vont-elles apporter une plus-value au basketball sur le continent ? L’AfroLeague pour des clubs plus professionnels L’AfroLeague est la reformulation du championnat d’Afrique des clubs champions (ACC). La première révolution dans cette compétition est relative au nombre de clubs participants qui est passé de 12 à 16. Un tournoi qui va s’étendre sur une période de quatre à six mois alors que la durée de l’ancienne formule n’excédait pas les deux semaines de compétition. L’AfroLeague, explique le secrétaire général, Dr Bilé, a été instauré pour rendre plus compétitifs les clubs participants. Mieux, elle s’inscrit dans une volonté de «professionnaliser» les compétitions au niveau des clubs. «Dans cette nouvelle formule, nous allons aider les clubs à participer à la compétition avec des prises en charges particulières au niveau du séjour de ces équipes, de certaines primes. Les quatre meilleures équipes recevront des primes vraiment intéressantes qui leur permettraient de gérer leur saison suivante. Lorsque nous jouons localement, tous les revenus financiers reviennent à ces clubs», a développé le secrétaire de FIBA Afrique, lors de la cérémonie de tirage. Cette compétition qui se déroulera sans les formations ivoiriennes a été saluée par Stéphane Konaté. L’international ivoirien et pensionnaire de l’ABC pense que cette formule va aider sur le plan financier. «Nous sommes très heureux de cette nouvelle formule qui va aider les clubs à pouvoir souffler parce que l’ancienne formule épuisait financièrement les clubs. Donc cela va être une aubaine pour ces différents clubs», a-t-il confié. Mais avant d’arriver à l’AfroLeague, les clubs se sont livrés une belle bataille. Les seize équipes réparties en quatre groupes, le samedi dernier, ont décroché leur ticket pour la FIBA AfroLeague à travers des éliminatoires zonales (1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7). Débutées en septembre dernier, les éliminatoires se sont achevées la mi-décembre passée. La phase finale se déroulera du 8 février au 5 mai 2019 dans différentes villes africaines. Lors de la cérémonie du samedi, les 16 équipes qualifiées ont été réparties en 4 groupes de 4 équipes chacune et la compétition se déroulera sous forme d’un championnat où chaque équipe affrontera respectivement les 3 adversaires de son groupe. Les deux premiers clubs de chaque groupe se qualifieront pour l’Elite 8 où les clubs seront répartis en quatre groupes de 2 équipes. A ce stade, la compétition se jouera en match allerretour selon le principe d’élimination directe. Les quatre vainqueurs de l’Elite 8 se qualifient pour le Final 4. L’AfroCan ou le CHAN au football La motivation principale en adoptant la création de l’AfroCan était d’occuper le temps libre des équipes nationales entre les compétitions de l’Afrobasket. En effet, au sortir de la réunion des 23 et 24 mars, il a été acté de disputer les compétitions de l’Afrobasket tous les quatre ans, aux années impaires. La prochaine édition aura lieu en 2021. Comment combler donc le vide pour ce qui est des équipes nationales. C’est à partir de cet instant que l’idée est venue d’instaurer l’AfroCan. Une compétition copiée sur le modèle proposé par la Confédération africaine de football (CAF) avec le championnat d’Afrique des nations (CHAN). Si au football, le tournoi se limite aux athlètes évoluant dans le championnat local, celui de basketball est élargi à tous les joueurs évoluant sur le continent africain. L’AfroCan, dans sa conception, doit permettre aux joueurs évoluant sur le continent africain d’être à la fois plus performants et plus compétitifs. Ces compétitions entre également dans le cadre de «One FIBA», représentant les 213 fédérations nationales membres pour faire du basketball la communauté sportive la plus populaire au monde. Cette vision dont le but est de renforcer l’organisation, en vue des défis futurs et des opportunités stratégiques de croissance, s’accommode également de clubs forts. Toute chose qui a conduit le Bureau de FIBA Afrique, à sa 5ème réunion annuelle, à Abidjan les 23-24 mars 2018, à prendre des décisions importantes avec la création de ces nouvelles compétitions qui, à terme, devront rendre le basket africain plus professionnel et plus compétitif. «Je suis convaincu qu’avec la nouvelle formule, nos clubs devront pouvoir rivaliser avec les meilleurs clubs du monde. Et pourquoi pas un club africain au championnat du monde des clubs champions», s’est interrogé le président Hamane Niang. OUATTARA GAOUSSOU