3ÈME ÉVALUATION DES PEFA L’UE salue la bonne gestion des finances publiques de la Côte d’Ivoire Un satisfecit. C’est celui décerné le 25 janvier 2018 à Abidjan par l’Union européenne à la Côte d’Ivoire. Et cela, dans le cadre du renforcement de la transparence et de la redevabilité du Gouvernement envers les citoyens ivoiriens mais aussi de l’amélioration de la stratégie de réforme des Finances Publiques. Lors de la présentation du rapport relatif à la troisième évaluation des dépenses publiques et responsabilités financières (PEFA) portant sur les années 2014 à 2016, le rapport PEFA 2017, qui intervient après celui de 2008 et 2013, fait ressortir que le système de gestion des finances publiques de Côte d’Ivoire est en rapide évolution, notamment vers le nouveau système de budget orienté résultat prôné par les directives de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa). Mieux, la Côte d'Ivoire a su intégrer les nouvelles technologies en matière de gestion publique et les nouvelles pratiques préconisées au niveau international. Le rapport met notamment en évidence une amélioration de la discipline budgétaire depuis le précédent rapport de 2013 et le renforcement du dispositif institutionnel. Il souligne également la mise en place d'outils adéquats pour assurer la bonne allocation de ressources. Selon SEM Jobst von Kirchmann, ambassadeur de l'Union européenne en Côte d'Ivoire, cette évaluation qui s’est déroulée d’octobre 2017 à juillet 2018 doit servir de catalyseur pour le dialogue autour des finances publiques. En ce qui concerne les recommandations, certains aspects sont néanmoins à améliorer, tels que le système de contrôle, d'audit et de vérification internes et externes, la supervision des entreprises/établissements publics, la proportion de marchés passés hors procédures concurrentielles, et le système de remontée des informations, notamment sur la dette. Ce qu’il faut retenir de l’évaluation Pour sa part, le Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé du Budget et Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, satisfait des performances réalisées, a relevé que cette évaluation effectuée à la demande du Gouvernement et les recommandations évoquées « permettront d’identifier les points d’amélioration à apporter à notre système de gestion des finances publiques afin de d’assurer les perspectives meilleures et performantes. » In fine, amener la Côte d’Ivoire à consolider sa marche vers l’émergence. Ainsi, pour la troisième fois en 10 ans, la Côte d’Ivoire s’est engagée en 2018 dans une évaluation d’ensemble de l’efficacité de son système de gestion des finances publiques. Cette initiative témoigne de sa volonté de poursuivre les efforts d’amélioration de la gestion de ses finances publiques en vue de consolider sa marche vers l’émergence. Rappelons que l'objectif d'un système de gestion des finances publiques est de fournir des services publics de qualité au meilleur prix aux citoyens d'un pays. De manière plus détaillée, l'évaluation montre que le budget annuel de l'Etat est un outil de pilotage fiable dans son ensemble : le budget (recettes et dépenses) est exécuté conformément aux orientations et autorisations fixées par une loi de finances initiale, votée par le Parlement en fin d’année pour l’année suivante. Les méthodes de préparation annuelle sont conformes aux bonnes pratiques. En ce qui concerne la transparence de l’action budgétaire et financière des pouvoirs publics, les efforts déjà entrepris sont satisfaisants, note le rapport, mais des améliorations peuvent être apportées. En particulier, l’information transmise par le Gouvernement au Parlement est conforme aux bonnes pratiques. Deux points qui intéresseront particulièrement le secteur privé sont à souligner : l'évaluation montre que le suivi des arriérés de paiement et des règles de passation des marchés publics est certes satisfaisant, mais pourrait encore être amélioré. En tout cas, la comparaison de cette dernière évaluation avec la précédente montre que d’importants progrès ont été réalisés. Ils témoignent d’une aptitude certaine et d’une ferme volonté de l’administration et des responsables politiques à mener une profonde réforme administrative. Les appuis techniques proposés par les partenaires techniques et financiers devraient les renforcer et les accélérer. Pour rappel, l’évaluation fournit une analyse objective et détaillée de la performance d’un pays en matière de gestion publique à un moment donné et est réalisée généralement tous les quatre ans à la demande du pays qui souhaite un regard extérieur sur son système de gestion. Il s’agit d’un document important qui va servir de référence pour le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers, la société civile et le secteur privé pour orienter leurs actions en matière de gestion des finances publiques. JEAN-ERIC ADINGRA